National Institute of Agronomic Research Morocco - INRA Morocco

Overview: Arganier.AXE3 - Gestion technique des plateformes et des vergers d’arganiculture



Leader: Abdelaziz Mimouni, National Institute of Agronomic Research Morocco - INRA Morocco

Team members: 3
Partner organizations: 1

Budget 2025
MAD :
0

Results: 0

  Axis Description
    
1.1 Résumé : L'arganier est une espèce-relique qui serait répandu au Maroc durant l'ère tertiaire alors que le climat était chaud et tempéré (sol riche, eau disponible). Cet arbre a besoin d’une alimentation en eau et en minéraux adéquate pour sa croissance et son développement. La gestion technique des plateformes et des vergers d’arganiculture passe par la mise au point de techniques de production des variétés sélectionnées d’arganier en arganiculture (Fertilisation, irrigation, lutte, taille, récolte…). En effet, l’arganier pousse dans plusieurs types de sol avec plus ou moins de difficultés d’un type de sol à un autre. En effet, la nature chimique du sol, en particulier sa richesse en matière organique, en azote et en phosphore influence directement la croissance et le développement de l’arbre. De même, le calcaire total, mais surtout le calcaire actif et la salinité du sol, sans interdire le développement de l'arbre, peuvent en limiter la croissance et en particulier les jeunes plants. Les caractéristiques physiques du sol (capacité de rétention d’eau, la porosité, la perméabilité…) sont par contre déterminantes dans la croissance des jeunes plants de l’arganier particulièrement in situ via les paramètres climatiques instables tout au long de l’année. Aussi, l'arganier est un arbre qui tolère le stress hydrique. Cependant, les besoins en eau de l'arbre de l'arganier sont peu investigué set il a été démontré que les mycorhizes, qui sont des champignons associés à l’arganier sauvage, peuvent jouer un rôle important dans l’alimentation minérale et surtout hydrique de l’arganier. Aussi, quelques recherches sur l'état sanitaire des plants de l'arganier ont été reprises ces dernières années. En effet, avec la domestication et la modification des modes de production avec l'introduction de l'irrigation, de la fertilisation et autres techniques modernes, des maladies et ravageurs peuvent apparaître avec le temps ce qui nécessiterai un suivi de l'état sanitaire des vergers d'arganier. Aussi, les recherches sur les techniques de taille et d'entretien de l'arbre sont rares, ce qui exige des études sur ces techniques pour exprimer les potentiels des variétés et écotypes des plateformes et des vergers modernes. Les recherches sur la récolte des fruits ou autres coproduits de l'arganier sont aussi rares et demanderont des investigations en termes de périodes et stades de récoltes, méthode de récolte etc. Par ailleurs, la récolte des fruits de cette culture est totalement manuelle et se base sur le ramassage des fruits qui tombent sur le sol après maturité. Bien que ce mode de récolte manuelle induise économiquement une importante activité féminine, elle ne permettra pas de satisfaire les exigences technico-économiques d’un système de production intensive que la stratégie Génération Green vise à promouvoir pour développer la filière Arganier. Le développement d’un savoir-faire sur la récolte mécanique pour l’arganier permettra de résoudre le problème de récolte manuelle et satisfaire les conditions de collecte des fruits de bonne qualité et par conséquent promouvoir l’extraction d’huile de qualité extra-vierge. ) Mots clés : arganier, alimentation minérale, alimentation hydrique, mycorhizes, etat sanitaire, récolte mécanique 1.2Contexte et point de situation 1.2.1 Orientations stratégique Dans cette partie, rapporter les objectifs stratégiques dans le cadre de Génération Green se rapportant à la F/D, ainsi que la synthèse des doléances exprimées par les parties prenantes lors de la phase de cadrage. L’objectif principal tracé pour le volet recherche par la Stratégie Génération Green pour la filière arganier est d’accélérer la R&D afin de stabiliser la production et l’amélioration de la qualité. Dans ce sens, il est prévu la plantation de 50.000 ha en arganiculture. Dans ce cadre, la stabilisation de la production et l’amélioration de la qualité passent par la maîtrise du train technique de la production depuis la plantation jusqu’à l’âge adulte des plants d’arganier plantés. Aussi, parmi les principales doléances prioritaires de l’interprofession, des organismes de développement (ANDZOA, DRA, DPA…) et surtout des agriculteurs, c’est l’amélioration des techniques d’arganiculture en plateforme et en vergers à travers la maîtrise de la conduite des travaux de sol, les besoins en eau d’irrigation (technique, quantité et fréquence), la conduite de la fertilisation et apport en matière organique, la taille des arbres, la protection des vergers contre les maladies et ravageurs à travers une lutte biologique et intégrée et enfin la maîtrise des outils de récolte et des dates et stades de récolte. L’adaptation au changement climatique de l’arganier est aussi un besoin exprimé par différents partenaires et en particulier l’évaluation du potentiel de séquestration de dioxyde de carbone par l’arganier et l’établissement du bilan CO2 de la filière. 1.2.2Etat de l’art : Faire le point du contexte scientifique et des dernières connaissances en relation avec l’axe pour justifier l’idée du projet, les aspects originaux et novateurs, et énoncer les hypothèses. (y compris les recherches antérieures de l’INRA) L’arganier pousse dans plusieurs types de sol avec plus ou moins de difficultés d’un type de sol à un autre (Mimouni et al., 2019). En effet, la nature chimique du sol, en particulier sa richesse en matière organique, en azote et en phosphore influence directement la croissance et le développement de l’arbre (Mimouni et al., 2019).. De même, le calcaire total, mais surtout le calcaire actif et la salinité du sol, sans interdire le développement de l'arbre, peuvent en limiter la croissance et en particulier les jeunes plants. Les caractéristiques physiques du sol (capacité de rétention d’eau, la disponibilité en eau, la porosité, la perméabilité…) sont par contre déterminantes dans la croissance des jeunes plants de l’arganier particulièrement in situ via les paramètres climatiques instables tout au long de l’année (Mimouni et al., 2019). Aussi, la majorité des sols où pousse l'arganier ont généralement un pH (eau) des sols alcalin ce qui peut constituer un facteur de blocage de l'absorption du phosphore, du Bore, du Cuivre, du Fer, du Manganèse et du Zinc. Pour la matière organique, la quasi-totalité des sols de l'arganeraie ont une teneur en matière organique faible (<1,5%) et des teneurs faibles à moyennes pour les éléments fertilisants majeurs (azote, phosphore, potassium), (Mimouni et al., 2019). Il a été démontré que d’une manière générale, l’apport d’éléments fertilisants sous différentes formes améliore relativement la croissance en diamètre des jeunes plants d’arganier (Mimouni et al., 2019).. En effet pour les deux sites (Quels sites ????) le diamètre a réagi positivement minéraux. Les différents apports en engrais n’ont pas montré de différence significative entre eux. Ceci est peut être due à la richesse initiale des sols en calcium qui agit essentiellement sur le diamètre des troncs des jeunes arbres. Aussi, le concept de nutrition de l’arganier a été étudié dans d'autres travaux. Nerd et al. (1994), ont travaillé sur des arganiers âgés de 7 ans et plantés sous des conditions d’irrigation contrôlées dans deux localités différentes du désert de Negev en Palestine et ont remarqué que les feuilles accumulent plus de sels minéraux que les tiges. La concentration en chlore, en calcium et en magnésium dans ces organes sont plus élevées lorsque l’eau d’irrigation est riche en ces éléments. Par ailleurs, pour améliorer le taux de reprise des plants en milieu réel’ il est primordiale d’améliorer la disponibilité et l’assimilation des éléments fertilisants. Ceci est possible par une symbiose mycorhizienne efficace apportée lors de la transplantation. En effet, le rôle de la symbiose mycorhizienne dans la croissance et la nutrition des plantes n’est plus à démontrer. De nombreux travaux l’ayant mis en évidence, et plusieurs synthèses bibliographiques ont été publiées sur ce sujet (Dommergues et Mangenot, 1970 ; Gianinazzi-Pearson, 1982 ; Plenchette, 1982 ; Strullu, 1991). Dans la plupart des cas, l’effet bénéfique des mycorhizes est dû à une amélioration de la nutrition minérale de la plante-hôte, surtout en ce qui concerne les éléments mobiles dans le sol tels que P, Zn et Cu (Tinker, 1984). II n’est pas exclu que la nutrition azotée puisse aussi être améliorée sous l’effet de la mycorhization. Les symbioses mycorhiziennes ont une action stimulante sur l'amélioration de la nutrition minérale et la croissance de l'Arganier juvénile. Il porte des endomycorhizes à arbuscules, au moment de la transplantation, et ces champignons peuvent éviter le stress hydrique, et augmenter la chance de survie des plantules, et en même temps jouer un rôle dans l'élongation de la hauteur, le degré de ramification et le développement du système racinaire. D'après NOUAIM et CHAUSSOD, 1994 ; à l’âge de six mois de croissance, la longueur moyenne des plants mycorhizés est 3 à 4 fois supérieure à celle des témoins. La symbiose racinaire favorise la reprise des plantules dans des sols secs et pauvres. L'arganier est un arbre résistant aux fortes périodes de sécheresse prolongée, et aux effets desséchants du vent. Ceci n’est pas lié au fait que cet arbre économise l’eau mais à sa capacité à puiser l’eau à de grandes profondeurs. De plus, pendant ces mêmes périodes de sécheresse, la croissance de certains rameaux diminue (El Aboudi et al., 1991). El Aboudi (1990) avait étudié plusieurs paramètres physiologiques relatifs au potentiel de l’eau (conductance stomatique, transpiration, etc.…) et leur interaction avec le potentiel hydrique du sol, l’éclairement, la température et l’humidité de l’air. Il a remarqué que la résistance stomatique minimale chez l’arganier est voisine de 200 sm-1 et que la régulation stomatique est incomplète au cours de la période sèche. La fermeture des stomates n’est observée que lorsque le potentiel hydrique foliaire tombe au-dessous de -3,5 MPa. La transpiration maximale, pouvant atteindre 0,05 g cm-2 s-1 au début de la saison sèche et 0,03 g cm-2 s-1 au cours de cette saison, est relativement supérieure à celle d’autres arbres méditerranéens. El Aboudi (1990) a suggéré que l’arganier n’est pas particulièrement économe d’eau bien qu’il est pourvu de mécanismes susceptibles de freiner la transpiration. En se basant sur l’ensemble de ces indices, Peltier et al. (1990) ont parlé d’une éventuelle participation de réservoirs internes dans la régulation du déficit hydrique foliaire pendant la saison sèche. Aussi, la comparaison des potentiels foliaires de base aux potentiels hydrique du sol à différentes profondeurs montre que les racines peuvent exploiter l’eau du sol à des profondeurs de plus en plus grandes au cours de la saison sèche. On peut conclure de ces caractéristiques écophysiologiques que l’arganier n’est pas réellement adapté à la sécheresse, mais qu’il peut la supporter en ayant la capacité de puiser de l’eau à grande profondeur, que le tronc et les branches représentent probablement des réservoirs d’eau permettant de limiter la chute diurne du potentiel foliaire, et qu’il peut échapper à un stress hydrique intense (comme celui provoqué par le chergui, vent chaud et sec du Sahara), grâce à sa capacité de défoliation (EL Aboudi et al., 1991 ; El Aboudi. 1990). Selon Reda Tazi et al., (2003) la diminution de la croissance de l’appareil végétatif observée chez les jeunes plantules d’arganier peut être expliquée par le fait que le polyéthylène glycol agit par augmentation de la pression osmotique du milieu, ce qui empêche l’absorption de l’eau par le système racinaire et par conséquent entraîne une réduction au niveau de la croissance de l’appareil végétatif. Des effets similaires ont été remarqués sur la croissance de l’appareil végétatif chez les plantules d’arganier du sud-ouest du Maroc soumises à un stress hydrique en plein champ (Harrouni et al. (1995). Les mêmes résultats ont aussi été obtenus sur la même espèce par Kaâbous (1992) in Harrouni et al. (1995). Selon Thakur et Rai (1982), le déficit en eau entraîne un retard dans la croissance végétale. Il se traduit par une réduction de la hauteur et du diamètre de la tige, un raccourcissement des entre-nœuds et une diminution du nombre de feuilles et de la surface foliaire (Aspinall, 1986). D’après Reda Tazi et al., (2003), les concentrations élevées du polyéthylène glycol (PEG) entraînent une diminution du poids sec des parties aérienne et racinaire, Il semble que la partie aérienne soit plus touchée par l’effet de PEG que la partie racinaire. La diminution de la croissance racinaire peut être expliquée par la subérisation des racines soumises au stress hydrique (Mougou. 1984). En revanche, il est connu que la résistance des végétaux à la sécheresse dépend du degré d’exploitation du sol par le système racinaire. Pour l’arganier son système racinaire couvre une surface qui peut atteindre 67 m2 (Thierry. 1987). Donc, les plantes adultes réagissent vis-à-vis du stress hydrique par le développement du système radiculaire alors que dans notre cas, les jeunes plantules d’arganier tendent à réduire la longueur des racines pour surmonter l’effet du stress hydrique provoqué par le PEG, ce qui explique la reprise élevée des plantules âgées de 22 mois (Zahri et Harrouni, 1999). Pour le volet irrigation, la dose et la fréquence d’irrigation ont un effet sur le taux de reprise de jeunes plants d’arganier après transplantation dans le terrain. Ces deux paramètres influencent la vitesse de croissance et le développement de l’arganier (le nombre de rameaux, la longueur de la tige et le nombre de feuilles) (Wifaya et al., 2018). Pour le volet maladies et ravageurs de l’arganier, des travaux ont montré que les ravageurs qui attaquent cette espèce sont en général des coléoptère xylophage et secondairement les pucerons et les aleurodes (Bouharroud et al., 2015 et Bouharroud et al., 2017) . D'autres part, les maladies n'ont été observées, suivies et gérées qu'au niveau de la pépinière et non au champ aussi. Ces maladies sont des champignons appartenant à la classe des Ascomycetes) et des Sordariomycetes (Bouharroud et al., 2017). De point de vue économique la filière d’arganier recèle des atouts et des opportunités mais renferme aussi des faiblesses (Elame et Erraoui, 2013). Les faiblesses du secteur de l’arganier sont l’organisation peu développées en matière de commercialisation et concentration insuffisante, le coût de certification élevé, le manque de dialogue entre les coopératives, le développement des signes de qualité qui entraîne un encombrement du marché par juxtaposition et chevauchement, la vente direct suite à la non maitrise du conditionnement, le packaging et enfin le manque d’expérience vis-à-vis du marché international : et ses formalités (marchés, lois, normes) (Elame et Erraoui, 2013). Enfin, la création de groupement pour renforcer le circuit de commercialisation est aussi une force à considérer pour le secteur de l’arganier (Elame et Erraoui, 2013). Ce secteur a cependant des menaces telles que la flambée des prix sur le marché mondial qui entraine la recherche de produit de substitution, la faible capacité d’adaptation du secteur agroalimentaire aux crises commerciales, la régression et dégradation de la forêt d’arganier en termes de superficie et de densité, la faible collaboration entre les principaux acteurs concernées (Elame et Erraoui, 2013).Aussi, le marché de l’huile d’argan a connu une évolution importante sur les dix dernières années avec des conséquences sur les comportements des locaux et sur leur vie socio-économique et culturelle (Aziz et al., 2011). Ce marché est disproportionné et peu structuré à cause de l’engouement pour les produits de l’arganier avec des nouveaux acteurs qui ont surgi (Aziz et al., 2011). Les études ont révélé l’existence de trois principaux intervenants : les ayants droits, les coopératives et les sociétés privées. D’autres intervenants ont été identifiés comme agents intermédiaires : les grossistes, les revendeurs, les courtiers, et les femmes concasseuses. La majorité (89%) des fruits d’argan récoltés sont traités par le circuit traditionnel, alors que seulement 11% de la totalité de ces fruits sont transformés ailleurs. Les coopératives et les sociétés privées font des bénéfices importants, les rendant ainsi plus concurrentielles au circuit traditionnel (Hachmi et al., 2011). Les huiles alimentaires et cosmétiques sont les principaux produits des coopératives. La création des coopératives d’argane a eu des retombées positives sur les plans social, économique et environnemental, particulièrement pour les femmes d’origine rurale (El Kandoussi et Omari, 2011). Cependant, derrière ce succès apparent se cache un nombre d’obstacles qui entravent le développement de ces coopératives (El Kandoussi et Omari, 2011). Parmi ces obstacles la défaillance en matière de gestion et de commercialisation des produits, ensuite, de la rareté de la matière première et de son prix élevé, puis, de l’existence d’un marché atomisé et de l’analphabétisme qui caractérise une partie non négligeable de ces populations. D’où la nécessité pour les coopératives d’œuvrer pour la certification de leurs produits et services dans le but d’accéder aux marchés extérieurs, de développer leur label éthique et de stimuler la création d’associations et de réseaux dans les différentes filières de production et de commercialisation. 40 % de la production totale de l’huile d’argane revient aux ateliers familiaux, 40% est assuré par les coopératives, et le reste est produit par des sociétés privées. De même, le marché est atomisé, hétérogène, opaque et désorganisé, où la concurrence se fait principalement par le prix et où la production approche un seuil de stagnation (El Kandoussi et Omari, 2011). Ceci a mis la pression sur l’arganeraie et un comportement agressif vis-à-vis de l’arbre ce qui menace sa durabilité, jusqu’au là maintenue par la population locale avec un regard sur le concept «gagnant-gagnant» ou «Gagnant-Perdant» dans l’arganeraie. Dans le même sens, l’analyse coûts-bénéfices d’un projet de transformation d’argane a montré que le modèle coopératif est certainement pertinent comme moyen d’intégration des femmes dans le développement, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de leur qualité de vie, d'une part, et d'autre part comme un moyen de sauvegarder l’arganeraie à travers des programmes sensibilisation sur les meilleures pratique de récolte, pour lutter contre la désertification qui un est défi environnementale qui menace l’arganeraie (Bekkali et Benabdellah, 2013). L’analyse économique stipule que la chaine de valeur de l’arganier marocain génère une valeur ajoutée positive (Arrahmouni et Benabdellah, 2015). Les sociétés privées et coopératives semi-mécanisées sont les premiers contributeurs, et aussi les premiers bénéficiaires de la valeur ajoutée. Les résultats traduisent aussi l’iniquité en défaveur des ménages. L’analyse de la chaîne de valeur fait également apparaître que l’arganier est un produit à forte valeur ajoutée. Les filières organisées ne concernent que 10 % des producteurs, alors que 90 % de la production est le fait de productions autonomes. L’exportation ne concerne que 1,5 % de la production, et les marchés d’exportation sont généralement à forte valeur ajoutée. Les marchés d’exportation identifiés sont les suivants le biologique, le cosmétique et d’huile alimentaire pour le Maroc, les principaux pays européens ainsi que l’Amérique du Nord et l’Asie, avec principalement le Japon. La valorisation des produits de l’arganier par le processus d’authentification passe par un habillage du produit qui vise à valoriser ses origines, l’adéquation entre son origine et sa désignation et la préservation de sa singularité tout au long du parcours origine-point de perception (Fatima Ezzahra et Soumiya, 2017). C’est sur ces points que les producteurs et les distributeurs doivent articuler leurs stratégies afin de protéger et conférer l’authenticité de leurs produits et en particulier ceux de l’arganier. Une autre analyse cout-bénéfice de la rentabilité économique de l’arganiculture et de comparer ses performances vis-à-vis du modèle naturel de production d’argane a montré que le revenu généré par l’exploitation d’un hectare d’arganier pour le modelé naturel, les marges annuelles nettes à l’hectare vont de 1200 à 7000 Dh/ha/an dans la situation la plus favorable qu’on puisse imaginer (Benabdellah et Danioko (2015). Par contre pour l’arganiculture basée sur des plants produits par semis, ces marges oscillent entre 5000 et 20000 Dh/ha/an. Les performances deviennent plus marquées lorsque les plants sont sélectionnés par voie végétative variant entre 5000 et 30 000 Dh/ha/an (Benabdellah et Danioko (2015). La quantification du risque lié à la rentabilité de la domestication de l’arganier, à travers la simulation dite ≪Monte Carlo≫a montré que pour le modèle d’arganiculture basé sur des plants produits par voie végétative, la probabilité d’enregistrer une VAN négative n’est que de 3% même lorsque la production est mise sur le marché sans aucune valorisation (Benabdellah et Danioko, 2015b). Autrement dit, avec le recours à des plants produit par multiplication végétative, c’est seulement dans 3% des cas que des situations de projet non rentable sont enregistrées, cela, même si la production est vendue sous forme de noix (Benabdellah et Danioko, 2015a et Benabdellah et Danioko, 2015b). Le concassage fait baissé ce niveau de risque à seulement 0.2%. Par contre, pour l’arganiculture basée sur des plants issus de semis, seule la production d’huile permet un niveau de risque acceptable. L’option ≪vente de noix≫ affiche une probabilité de VAN négative de l’ordre de 79%, ce niveau de risque est extrêmement élevé. Cependant, l’association de cultures intercalaires peut faire baisser ce niveau jusqu’à pratiquement 0% (Benabdellah et Danioko, 2015b). Avec le recours à des cultures sous-jacentes, 90% des valeurs de la VAN du projet sont comprises entre 2 millions et 4 millions de dirhams. Ainsi, en faisant subir aux variables à risque une grande fluctuation, la simulation Monte Carlo a montré que l’idéal serait le recours à des plants produits par voie végétative. Le niveau de risque y est pratiquement négligeable (Benabdellah et Danioko, 2015b). L’engouement envers les produits de l’arganier a poussé les enseignes de grande distribution à les intègres dans leurs offre (Bouchouar et al., 2017). Cependant, les modalités de vente en circuits court sont très peu utilisées, les producteurs de l’huile d’Argane de la région sont individualistes dans leurs choix de production et de commercialisation. Pourtant les avantages de la commercialisation en grande surface de distribution sont multiples à savoir le gain de temps à la vente, la promotion des produits et la visibilité des produits locaux accrue. Les producteurs de l’huile d’Argane insistent sur les liens sociaux qu’ils tissent avec les consommateurs mais ne se soucient pas outre mesure d'améliorer leurs relations avec leurs collègues. L’approche de l’économie circulaire par l’introduction des paiements pour les services environnementaux (PSE) est un instrument qui peut aider à conserver l’agro-biodiversité et de promouvoir les produits de terroir dans la région du Souss-Massa (Haddouch, 2015). Aussi, les systèmes de PSE liés à l’éco-certification offrent une possibilité d'assurer une répartition égale des valeurs au sein des bénéficiaires de l’écosystème arganier (Haddouch, 2015). Les tensions sociales et politiques sont plus susceptibles d'être sérieux dans des endroits avec des coûts d'opportunité élevés (eau) par rapport aux coûts d’opportunité modérés (biodiversité, éco-certification, énergie et culture) (Haddouch, 2015). Par ailleurs, la récolte des fruits de cette culture est totalement manuelle et se base sur le ramassage des fruits qui tombent sur le sol après maturité. Bien que ce mode de récolte manuelle induit économiquement une importante activité féminine, elle ne permettra pas de satisfaire les exigences technico-économiques d’un système de production intensive que la stratégie GG vise promouvoir pour développer la filière Arganier. Le développement d’un savoir-faire sur la récolte mécanique pour l’arganier permettra de résoudre le problème de récolte manuelle et satisfaire les conditions de collecter des fruits de bonne qualité et par conséquence promouvoir l’extraction d’huile de qualité extra-vierge. La récolte mécanique des arbres fruitiers est très importante pour réduire les coûts de production et assurer la qualité de fruits ou de l’huile extraite car la récolte manuelle ne permet pas d’opérer au bon moment et nécessite l’étalement de la période de récolte (Giuseppe et al. 2014). Deux approches sont pratiquement considérées pour la récolte mécanique des arbres fruitiers : Par détachement en masse sous effet de vibration ou par détachement par contact individuel de fruit. Plusieurs chercheurs (Abounajmi M. et al., 2002; Loghavi et al., 2005 ; Polat et al., 2007 ; Al Awady et al., 2008 ; Safdari et al., 2010 ; Rezaei et al., 2016) ont évalué la possibilité de récolter mécaniquement par effet vibratoire différents types d’arbres fruitiers et déterminer la fréquence et l'amplitude de secouage les plus adaptées aux troncs et/ou branches des arbres. Abounajmi M. et al. (2002) ont développé un vibreur mécanique pour le détachement des dattes. Le vibreur a été alimenté par un moteur à vitesse variable (0 à 25 Hz) pour créer une excentricité du mécanisme à manivelle réglable pour des longueurs de course de 20, 40, 80, 100 et 120 mm . Le test du vibreur a montré la possibilité de retirer les fruits mûrs des régimes du palmier dattier sur un court temps de 5 à 7s. Loghavi et al. (2005) ont conçu un secoueur de branches de citronnier porté et animé par la prise de force du tracteur. La puissance du cardan a été transmise au volant du secoueur via un système d’entrainement par courroies et convertie en mouvement alternatif par un bras télescopique muni d’un dispositif spécifique de serrage sur la branche de l'arbre. Ils ont étudié les effets de la fréquence (5, 7.5 et 10 Hz) et de l'amplitude (40, 80 et 120 mm) de secouage sur la séparation du fruit citron. Ils ont trouvé un effet significatif de la fréquence sur le détachement des fruits. Al Awady et al. (2008) ont modélisé la récolte mécanique des oliviers à l'aide de mesures de propriétés physiques de l'arbre et ont constaté que les parties supérieures de l’olivier répondent à une fréquence élevée de 22 Hz et un déplacement de 10 cm, tandis que la partie inférieure n'a pas été facilement récoltée et a réagi relativement moins à la fréquence de 14Hz et déplacement de 15cm. Par conséquent, les auteurs ont conclu que pour chercher le point de détachement optimal spécifique à chaque taille d’arbre, les vibreurs mécaniques doivent être conçus pour appliquer diverses fréquences avec la capacité de changer les amplitudes de secouage. Polat et al. (2007) ont utilisé un vibreur à bras de type à inertie entraîné par la prise de force du tracteur pour la récolte mécanique de pistaches. L’étude comprenait la recherche de la fréquence (10, 15, 20 Hz) et l’amplitude (40, 50, 60 mm) optimales pour obtenir le pourcentage maximal d’élimination des fruits. L’élimination maximale des fruits (95,5%) a été obtenue avec une amplitude de (50 à 60 mm et une fréquence de 20 Hz durant une période de secouage de 10s. Les auteurs ont constaté que la période de récolte la plus appropriée pour le pistaches coïncide avec le début du septembre lorsque le ratio force de détachement des fruits relative au poids (FDF/W) est de 6,8 N/g. Safdari et al. (2010) ont conçu et évalué un vibreur portable pour les amandiers. Le secoueur était alimenté par un moteur à 2 temps muni d’embrayage centrifuge, de boîte à vitesses et de mécanisme coulissant-vilebrequin pour transmettre la puissance à travers une flèche et une pince en forme de C. L’évaluation de ce vibreur pour des fréquences d’agitation de 10, 13 et 15 et des durées d’agitation de 5 et 10s ont montré un effet significatif pour deux variétés d’amandier testées (Azar et Harir). Le nombre de fruits détachés a augmenté avec la fréquence d'agitation pour atteindre un maximum de 97,99% relative à une fréquence de 15 Hz. Rezaei et al. (2016) ont développé un vibreur de branches pneumatique léger et portable. Ils ont déterminé l'effet de l'amplitude (2, 5 et 8 cm) et de la fréquence (8, 12 et 16 Hz) des vibrations sur le taux de détachement des fruits d’amandier sauvage durant une période de secouage de 5s. L’amplitude de 5cm et la fréquence de 16 Hz ont été les plus appropriées pour détacher 90% des fruits. La comparaison des récoltes manuelle et mécanique a montré des taux de récolte de 4,91 et 14,7 (arbre /heure), respectivement. Listes des références bibliographiques : Aspinall D. (1986). Metaboliceffects of water and salinity stress in relation to expansion of the leaf surface. Aust. J. Plant Physiol., 13: 59-73. Dommergues Y., Mangenot F., 1970. Ecologie microbienne du sol. Masson, Paris, 796 p. El Aboudi, A. (1990). Typologie des arganeraiesinframéditerranéennes et écophysiologie de l’arganier (Arganiaspinosa (L.) Skeels) dans le Souss (Maroc). Thèse, Université Joseph Fourier, Grenoble. EL ABOUDI A., CARLIER G., PELTIER J P., 1991. Régime hydrique de l’arganier (Arganiaspinosa (L.) Skeels) dans le souss (Maroc). Physiologie des arbres et arbustes en zones arides et semi-arides, 389-403. Groupe d’Etude de l’Arbre-Paris France. Gianinazzi S, Gianinazzi-Pearson V, Trouvelot A (1982) Les Mycorhizes, Partie Intégrante de la Plante : Biologie et Perspective d’Utilisation. Coll INRA, No 13, INRA, Paris Harrouni M.C., Zahri S., El Hemaîd A. (1995). Transplantation des jeunes plantules d’arganier: effet combiné de techniques culturales et du stress hydrique. Actes du colloque international La forêt face à la désertification « cas des Arganeraies », faculté des sciences, Agadir, 26, 27 et 28 octobre: 115-33. Mimouni A., Wifaya Ahmed Fouad MOKRINI Naima AIT AABD Fouad ELAME et Youssef KARRA. 2019. Effet de la fertilité des sols et de la fertilisation sur les jeunes plants de l’arganier après transplantation en milieu réel. Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. (2019) Vol. 7 No 4. Mougou A. (1984). Évaluation de la résistance à la sécheresse par des paramètres morphologiques, écophysiologiques et biochimiques chez plusieurs espèces de tomate. Thèse doc Ès-sciences, université de l’État à Gand, 208 p. Nerd A., Irijimovich V., Mizrah Y., 1998. Phenology, breeding system and fruit development of Argan (Arganiaspinosa, Sapotaceae) cultivated in Israel. Economic Botany, 52 (2): 161-167. https://link.springer.com/article/10.1007/BF02861204 NOUAIM (R.) et CHAUSSOD (R.) 1994a. Apport de la mycorhization pour la croissance et le développement de l'arganier. In : Journées de l'Arbre, Marrakech, Avril 1994, 4p. Plenchelte C., Fortin JA et Furlan V, 1982 - Effecls of differentendomycorrhizalfungi on five host plants grown on calcinedmontmorillonileclay. J Amer. Hort. Sei., 107, pp. 535-538. Reda Tazi M., Berrichi A., Haloui B. (2003). Effet du polyéthylène glycol sur la germination et la croissance in vitro de l‘arganier ( Arganiaspinosa L. Skeels) des Beni‐ Snassen (Maroc oriental). Note de recherche, Science et changements planétaires/Sécheresse. 14: 23-7. Strullu DG 1991 Les mycorhizes des arbres et des plantes cultivées. Techniques et Documentation Lavoisier. Paris ; 242 p . Thakur P.S., Rai V.K. (1982). Effect of water stress on protein content in twomaize cultivars differing in droughtresistance. Biologia Plant (Praha), 24: 96- 100. Thierry L. (1987). L’arganier au Maroc: sa description, ses méthodes de multiplication et son application en reforestation. Thèse d’ingénieur technique, Institut provençal d’enseignement supérieur agronomique et technique, 183 p. Zahri S., Harrouni M.C. (1999). Optimisation de la reprise après transplantation chez l’arganier (Arganiaspinosa L. Skeels). First International conference on biodiversity and naturel ressource preservation. Book of abstract, Ifrane, 13-14 May. Wifaya A., Mimouni A., Mokrini F. 2018. Effet de l’irrigation sur la reprise des jeunes plants d’arganier après transplantation au terrain. Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. 6 (4): 437-445 Mokrini F., Janati S., Houari A., Essarioui A., Bouharroud R., Mimouni A. 2018. Management of plant parasitic nematodes by means of organic amendment. Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. 6 (3):337-344. Abounajmi M. et Loghavi M. and Abounajmi M. (2002). Design and development of a bunch shaker for vibratory date detachment. IRAN Agricultural Research 21 :1-14 (2002) El-Awady M.N., Genaidy MA.I., Rashowan M., El Attar M.Z. (2008). Modeling and simulating of olive-tree harvesting mechanism. Misr J. Ag. Eng., 25(3): 712-722 (2008) Polat R, Gezer I., Guner M., Dursun E., Erdogan D. and Bilim H. C. (2007). Mechanical harvesting of pistachio nuts. Journal of Food Engineering 79 (2007) 1131–1135. Giuseppe A., Pietro C., Giada L., Mariangela V. (2017). A system for detecting hand-arm vibration in the use of portable shakers for olives harvesting. XXXVII CIOSTA & CIGR Section V Conference Research and Innovation for the sustainable and Safe Management of Agricultural and Forestry Systems. Loghavi M. and Mohseni Sh. (2005). Les effets de la fréquence et de l'amplitude de secouage sur le détachement du citron vert. Information and Technology for Sustainable Fruit and Vegetable Production, FRUTIC 05, 12 – 16 September 2005, Montpellier France. Safdari A., Ghassemzadeh H. R., Abdollahpour SH. A. and Ghafari H. (2010). Design, construction and evaluation of a portable limb shaker for almond tree. AJAE 1(5):179-183 (2010). Rezaei A., Loghavi M. and Kamgar S., (2016) .Mechanical harvesting of wild almond (amygdales scoparia) by a pneumatic branch shaker, International Journal of Advances in Agricultural Science and Technology, 3(2) : 01-15 (2016) Rapporter au moins 10 références récentes relatives à la thématique de l’axe 1.2.3 Justification du projet (intérêt et originalité) Présenter les conditions qui mènent à l’identification de la problématique à traiter et la capacité du projet à donner des solutions(durables) à la lumièredes orientations stratégiques (1.2.1) etde l’état de l’art (1.2.2) tout en décrivant comment le projet complète les autres initiatives. L'arganier a besoin d’une alimentation en eau et en minéraux adéquate pour sa croissance et son développement.La gestion technique des plateformes et des vergers arganicoles passe par la mise au point de techniques d’agraniculture performantes pour une bonne production des variétés sélectionnées d’arganier (Fertilisation, irrigation, lutte, taille, récolte…). En effet, l’arganier pousse dans plusieurs types de sol avec plus ou moins de difficultés d’un type de sol à un autre. En effet, la nature chimique du sol, en particulier sa richesse en matière organique, en azote et en phosphore influence directement la croissance et le développement de l’arbre. De même, le calcaire total, mais surtout le calcaire actif et la salinité du sol, sans interdire le développement de l'arbre, peuvent en limiter la croissance et en particulier les jeunes plants. Les caractéristiques physiques du sol (capacité de rétention d’eau, la disponibilité en eau, la porosité, la perméabilité…) sont par contre déterminantes dans la croissance des jeunes plants de l’arganier particulièrement in situ via les paramètres climatiques instables tout au long de l’année. Aussi, l'arganier est un arbre qui tolère le stress hydrique. Cependant, les besoins en eau de l'arbre de l'arganier sont peu investigués. Il a été démontré que les mycorhizes sont des champignons associés à l’arganier sauvage et peuvent jouer un rôle important dans l’alimentation minérale et surtout hydrique de l’arganier cultivé. Aussi, quelques recherches sur l'état sanitaire des plants de l'arganier ont été repris ces dernières années suite à des observations et des requêtes auprès des agriculteurs, des instances locales pour élucider et diagnostiquer des agents qui pourraient avoir un caractère pathogène sur l’arbre de l’arganier. En effet, avec la domestication et la modification des modes de production avec l'introduction de l'irrigation, de la fertilisation et autres techniques modernes d’arganiculture, des maladies et ravageurs peuvent apparaître avec le temps ce qui nécessiterait un suivi de l'état sanitaire des vergers d'arganier. Aussi, les recherches sur les techniques de taille et d'entretien de l'arbre sont rares, ce qui exige des études sur ces techniques pour exprimer les potentiels des variétés et écotypes des plateformes et des vergers modernes. Les recherches sur la récolte des fruits ou autres co-produits de l'arganier sont aussi rares et demanderont des investigations en termes de périodes et stades de récoltes, méthode de récolte etc.
  Atlas
    
  Personnel Involved
    
  Partners