5.1.Résumé :
Le développement de la filière de l’arganier constitue un volet important dans les orientations de la stratégie du plan Génération Green 2020-2030 qui stipule, entre autres, d’encourager l’agriculture solidaire. Ceci sous-entend l’amélioration de la productivité de l’arbre, l’amélioration des conditions de valorisation de la production et de commercialisation des produits. L’arganier ne constitue pas une culture proprement dite dans les terres agricoles mais il est considéré comme une plante forestière qui valorise des terres pauvres et marginales. Les coopératives et GIE de production de l’huile d’argan entrent dans la cadre des projets de cette agriculture solidaire. La filière de l’arganier est caractérisée par l’existence d’un grand nombre de coopératives spécialisées dans la production de l’huile d’argan pour la consommation alimentaire et la production de produits cosmétiques. Ces projets concernent surtout les femmes des régions de production qui font de cette activité leur principale occupation.
A travers la revue de la littérature économique et sociale sur l’arganier, il parait qu’il existe encore des problèmes à élucider concernant la chaine de valeur de l’huile d’argan. De plus, il serait plus utile de montrer l’impact économique et social des actions soutenues de développement réalisées au profit de l’arganeraie. D’où la nécessité de se pencher sur cette thématique pour connaitre la situation actuelle de ce secteur de valorisation, les technologies mises en œuvre et évaluer les résultats. Des résultats sur le financement de ces unités de production, la labellisation des produits, le coût de production, la commercialisation des produits et le revenu issu de cette activité pourront améliorer les connaissances sur la situation actuelle de cette filière.
L’analyse de la chaine de valeur des produits de l’arganier se fera depuis la production des fruits de l’arbre jusqu’à la phase de commercialisation des produits finaux. Ce travail permettra aussi d'identifier et d'analyser le processus de formation des coûts tout au long de cette chaîne à travers la description et l’analyse des activités de chacune des étapes de la chaîne de valeur, l'identification du rôle des principaux acteurs et la répartition de la valeur ajoutée dégagée. Cet axe de recherche se propose aussi d’analyser la performance du secteur de l’huile d’argan à travers l’étude des coûts de production et la valeur ajoutée produite. Il va permettre aussi d’identifier des voies d’amélioration et d’actions à entreprendre pour une meilleure gouvernance des structures d’agrégation des producteurs d’huile d’argan au niveau de la province d’Essaouira où l’arganier présente un intérêt socio-économique très important pour cette région. Cette étude a pour objectif d'approfondir les connaissances en ce qui concerne l’organisation du secteur de production et de commercialisation de l'huile d'argan afin de contribuer au développement de cette filière. Au niveau de l’aval de la filière, il serait alors opportun de procéder à l’évaluation de la stratégie de production et de commercialisation des produits de l’arganier développée par ces structures de production.
Enfin cet axe va développer l’étude économique du capital naturel et Servies écosystémiques de l’arganeraie. Dans cette étude l’accent sera faite sur les aspects économiques liés aux composantes systémique dégagés par l’arganeraie, en particulier la conservation de la biodiversité, les services liés à la protection de l’environnement (séquestration du carbone, préservation des sols…). En effet, le concept de paiement des services va être appliqué pour les différents services dégagés par l’arganeraie afin de mettre en exergue l’importance économique fournie par l’écosystème arganeraie. Dans les provinces d’Essaouira et du Souss-Massa qui constitue l’une des grandes zones productrices d’huile d’argan, la filière arganier a été appuyée, dernièrement, par les organismes de développement agricoles à travers l’encadrement technique des producteurs d’huile et par l’octroi de matériel mécanique pour la valorisation de fruits de l’arganier. Il devient légitime de s’interroger aujourd’hui sur le fruit de ces interventions en faveur de ces unités de production. Les décideurs au niveau régional recommandent se réaliser une étude à caractère socio-économique pour évaluer l’impact de leurs actions de développement en faveur de ces acteurs.
Mots clés : arganier, chaine de valeur, performances économiques, paiement, services écosystemique province d’Essaouir t Souss-Massa
5.2 Contexte et point de situation
5.2.1 Orientations stratégiques
La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, baptisée «Génération Green 2020-2030» est le fruit de l’évaluation des résultats du Plan Maroc Vert. Elle vise le développement des filières agricoles en maintenant les efforts d’investissement, rationalisant les aides, appuyant la compétitivité des exportations et accélérant et valorisant la transformation des produits agricoles. Cette stratégie vise aussi la poursuite de la dynamique du développement agricole en favorisant le développement humain et social à travers l’amélioration du revenu au sein des ménages actifs dans le secteur agricole et la garantie de la protection sociale.
Dans ces nouvelles orientations figure la nécessité de développer l’agriculture solidaire qui concerne un très grand nombre de petits agriculteurs et autres acteurs des filières agricoles. En effet, l’agriculture solidaire bénéficie d’une attention particulière dans la stratégie Génération Green 2020-2030. Elle oriente vers la réalisation de projets techniquement faisables, économiquement viables et socialement appropriés avec un accompagnement de proximité au niveau des zones fragiles (montagnes, oasis, plaines et plateaux du semi-aride). Pour cela, l’approche qui sera adoptée reposera sur une intervention de l’Etat dans un cadre de partenariat avec les bénéficiaires et s’articule sur un mode de gouvernance efficace. Cette approche va permettre une augmentation et une stabilisation des revenus des producteurs.
Le développement de la filière de l’arganier constitue un volet important de ces orientations dans la mesure où cette activité concerne des populations vivant sur dans des zones peu favorables à d’autres activités rémunératrices. Les acteurs concernés par la production de l’huile d’argan entrent dans la cadre des projets de cette agriculture solidaire. L’arganier ne constitue pas une culture proprement dite dans les terres agricoles mais il est considéré comme une plante forestière qui valorise des terres pauvres et marginales.
Les partenaires de l’INRA à savoir l’ANDZOA et la FIFARGANE ont émis le souhait de voir se réaliser une étude sur la chaine de valeur des produits de l’arganier. Une étude qui permettra d'identifier et d'analyser le processus de formation des coûts tout au long de cette chaîne à travers la description et l’analyse des activités de chacune des étapes de la chaîne de valeur, l'identification du rôle des principaux acteurs et la répartition de la valeur ajoutée. L’étude concernera aussi la performance du secteur de l’huile d’argan, les voies d’amélioration et d’actions à entreprendre pour une meilleure gouvernance de la filière. Cette étude a pour objectif d'approfondir les connaissances en ce qui concerne l’organisation du secteur de production et de commercialisation de l'huile d'argan afin de contribuer au développement de cette filière. Au niveau de l’aval de la filière, il serait alors opportun de procéder à l’évaluation de la stratégie de production et de commercialisation des produits de l’arganier développée par ces structures de production.
Cet axe de recherche, et à la demande des partenaires (ANDZOA, FIFARGANE) va analyser les services écosystemiques de l’arganeraie. L’étude se penchera sur la description et l’analyse des approvisionnements des unités de production, les produits offerts par l’arganeraie pour l’alimentation humaine et animale et les sous-produits de l’arganier et procéder à une analyse économique de la biodiversité favorisée par cet écosystème.
Dans la province d’Essaouira et dans la Région Souss-Massa qui constituent l’une des grandes zones productrices d’huile d’argan, la filière arganier a été appuyée par les organismes de développement agricoles. Ces organismes s’interrogent aujourd’hui sur le fruit de leurs interventions en faveur de ces unités de production. Les décideurs au niveau régional ont recommandé se réaliser une étude à caractère socio-économique pour évaluer l’impact de leurs actions de développement en faveur de ces acteurs.
5.2.2 Etat de l’art :
L'arganier (Argania spinosa) est une espèce endémique du Maroc. C’est un arbre oléagineux unique et constitue la deuxième ressource forestière du pays. En effet, l’arganeraie compte environ 20 millions d’arbres et s’étend sur environ 830 000 ha. C’est un arbre dont les particularités sont multiples. L’arganeraie constitue un système agroforestier traditionnel. L’arganier pousse dans les régions arides et semi-arides et peut survivre avec un minimum d’eau sur un sol relativement pauvre. L’arganier constitue une richesse pour la population locale dans des terrains qui sont non favorables au développement d’autres cultures. L’huile qui en est extraite a de multiples verus, tant pour la santé alimentaire que pour les besoins cosmétiques. Cette singularité de l’arganier confère aux produits de cet arbre une certaine notoriété. Les produits de l’arganier, du fait de leur caractère typique ont bénéficié tôt d’une différenciation liée à la qualité et l’origine géographique.
Le marché de l’huile d’argan a connu une évolution importante les dix dernières années avec des conséquences sur les comportements des populations locales et sur leur vie socio-économique et culturelle. Ce marché est disproportionné et peu structuré à cause de l’engouement pour les produits de l’arganier avec des nouveaux acteurs qui ont surgi (Aziz et al.,2011). Les études ont révélé l’existence de trois principaux intervenants : les ayants droits, les coopératives et les sociétés privées. D’autres intervenants ont été identifiés comme agents intermédiaires : les grossistes, les revendeurs, les courtiers, et les femmes concasseuses.
En plus de la vente directe très développée, il faut noter l’existence d’un début de développement de conditionnement de bonne qualité des produits et le début d’un grand développement de la vente de l’huile pour la consommation alimentaire dans les GMS et l’huile cosmétique dans les réseaux de parapharmacie. Il faut noter l’existence d’une demande croissante de l’huile d’argan en général et une demande croissante de l’huile biologique en particulier.
Concernant la production d’huile d’argan, 40 % de la production totale de l’huile d’argane revient aux ateliers familiaux, 40% est assuré par les coopératives, et le reste est produit par des sociétés privées. De même, le marché est atomisé, hétérogène, opaque et désorganisé, où la concurrence se fait principalement par le prix et où la production approche un seuil de stagnation (El Kandoussi et Omari, 2011).Ceci a mis la pression sur l’arganeraie et un comportement agressif vis-à-vis de l’arbre ce qui menace sa durabilité.
Un diagnostic établi par l’ANDZOA(rapport en cours), laisse constater que cette filière connait une série de difficultés qui empêchent les différentes composantes de la chaine de valeur d’en tirer profit de manière équitable et ce, en dépit de l’importance du chiffre d’affaires à l’export et du renforcement de la valeur ajoutée. Parmi ces difficultés existe la faiblesse de la transformation de la matière première au niveau local, la multiplicité des intermédiaires dans le marché du fruit et de l’huile d’argan. L’existence d’un grand nombre d’intervenants dans la chaîne de valeur de l’argan, une faiblesse de l’action des organisations professionnelles locales et une grande anarchie en matière de collecte de la matière première.
L’analyse SWOT de la filière arganier fait ressortir plusieurs forces majeures, à savoir que l’arganier est une espèce endémique du Centre-Ouest du Maroc et un produit de qualité qui bénéficie d’une IGP reconnue et garde son origine géographique, son caractère typique et son identité qui le différencier. C’est une force non négligeable du secteur. Enfin, la création de groupement pour renforcer le circuit de commercialisation est aussi une force à considérer (Elame et Erraoui, 2013).
Parmi les faiblesses de la filière figure le faible développement de l’organisation en matière de commercialisation, le coût de certification élevé, le manque de coordination entre les coopératives, le développement des signes de qualité qui entraîne un encombrement du marché, la faiblesse de la vente directe suite à la non maitrise du conditionnement, packaging et enfin l’insuffisance de l’expérience en matière d’export (marchés, lois, normes) (Elame et Erraoui, 2013).
La valorisation des produits encourage les usagers à préserver l’arganeraie et contribue au développement socio-économique de la région. Le développement durable nécessite l’action coordonnée des différents acteurs agissant au sein de la filière. Les coopératives d’huile d’argan ont été créées dans ce sens. L’organisation des populations locales à travers la création de ces coopératives est initiée autour de la valorisation des produits de l’arganier et l’amélioration des conditions socio-économiques des adhérents par l’augmentation de leurs revenus.
Il faut pourtant s'assurer que les différents acteurs de la filière arganier profiteront de cette évolution et qu’il en résultera des effets positifs en matière de sauvegarde de l’arganier et de gestion durable du milieu. Certaines unités bénéficient de la mécanisation du dépulpage et de l’extraction d’huile. Les améliorations portent aussi sur le conditionnement, par l’emploi d’emballages appropriés, esthétiques, adaptés au transport et à une bonne conservation de l’huile. Les coopératives ont bénéficié aussi de l’appui sur le plan technique et financier. L'un des objectifs de ces coopératives est de permettre aux adhérent(e)s de s’habiliter pour participer au développement socio-économique des bénéficiares de l’arganeraie (Ayants droit, commerçants,…)la région t ainsi contribuer á améliorer leur qualité de vie.
Que l’huile soit produite par le secteur coopératif ou par des entreprises privées, le problème est aujourd’hui celui du partage équitable de la marge de profit au sein de la filière, entre le secteur amont (les ayants droit de l’arganeraie et les intermédiaires qui collectent les fruits ou les amendons), le producteur d’huile (coopérative ou industriel), et le secteur aval (la commercialisation). La viabilité économique est le problème auquel sont confrontées aujourd'hui la plupart des coopératives. Elles continuent à produire dans un contexte économique difficile et face à une concurrence farouche du secteur privé (Lybbert et al., 2010, Lybbert et Aboudrare 2011 et Kandoussi et Omari, 2011).
La création des coopératives d’argane a eu des retombées positives sur les plans social, économique et environnemental, particulièrement pour les femmes d’origine rurale. Cependant, derrière ce succès apparent se cache un nombre d’obstacles qui entravent le développement de ces coopératives (El Kandoussi et Omari, 2011). Parmi ces obstacles la défaillance en matière de gestion et de commercialisation des produits, ensuite, de la rareté de la matière première et de son prix élevé, puis, de l’existence d’un marché atomisé et de l’analphabétisme qui caractérise une partie non négligeable de ces populations. D’où la nécessité pour les coopératives d’œuvrer pour la certification de leurs produits et services dans le but d’accéder aux marchés extérieurs, de développer leur label éthique et de stimuler la création d’associations et de réseaux dans les différentes filières de production et de commercialisation.
L’analyse coût-bénéfice de la rentabilité économique de l’arganiculture et la comparaison des performances vis-à-vis du modèle naturel de production d’argane a montré que le revenu généré par l’exploitation d’un hectare d’arganier pour le modelé naturel, les marges annuelles nettes à l’hectare vont de 1200 à 7000 Dh/ha/an dans la situation la plus favorable qu’on puisse imaginer. Par contre pour l’arganiculture basée sur des plants produits par semis, ces marges oscillent entre 5000 et 20000 Dh/ha/an. Les performances deviennent plus marquées lorsque les plants sont sélectionnés par voie végétative variant entre 5000 et 30 000 Dh/ha/an (Benabdellah et Danioko (2015).
Une étude a montré l’importance économique de la chaine de valeur de l’argane dans la région de Tiznit, tout en soulignant le risque qui pèse sur sa durabilité du fait de la faiblesse de sa structure organisationnelle, de la dégradation de la ressource (arganeraie) et des inégalités des revenus qui y sont génères. Il ressort à l’issue de cette étude que, l’essentiel des bénéfices économiques génères par la chaine de valeur de l’argane est capté par les commerçants/intermédiaires et les coopératives, au détriment des ménages. Hors, cers derniers représentent près de 95% des acteurs intervenants sur la chaine de valeur (Arrahmouni et al.,2018).
L’engouement envers les produits de l’arganier a poussé les enseignes de grande distribution à les intégrer dans leurs offre (Bouchouar et al., 2017). les producteurs de l’huile d’Argane de l’arganeraie sont individualistes dans leurs choix de production et de commercialisation. Pourtant les avantages de la commercialisation en grande surface de distribution sont multiples à savoir le gain de temps à la vente, la promotion des produits et la visibilité des produits locaux accrue.
L’exportation ne concerne qu’une faible partie de la production. Les marchés d’exportation identifiés concernent l’huile biologique et cosmétique. Les principaux marchés pour l’export sont les pays européens ainsi que l’Amérique du Nord et l’Asie, avec principalement le Japon.
Les organismes de développement national et international et les coopératives d’huile d’argan ont promu le concept «gagnant-gagnant» consistant en un bénéfice mutuel pour la population locale et la forêt d’arganier (Lybbert et Aboudrare, 2011). Cependant, sur le terrain et depuis le développement soutenu de la commercialisation de l’huile d’argan, depuis l’année 2000, les ménages ruraux ont gagné au dépens de la forêt d’argan (Lybbert et Aboudrare, 2011).
L’approche de l’économie circulaire par l’introduction des paiements pour les services environnementaux (PSE) est un instrument qui peut aider à conserver l’agro-biodiversité et de promouvoir les produits de terroir dans la région du Souss-Massa. Aussi, les systèmes de PSE liés à l’éco-certification offrent une possibilité d'assurer une répartition égale des valeurs au sein des bénéficiaires de l’écosystème arganier. Les tensions sociales et politiques sont plus susceptibles d'être sérieuses dans des endroits avec des coûts d'opportunité élevés (eau) par rapport aux coûts d’opportunité modérés (biodiversité, éco-certification, énergie et culture) (Haddouch, 2017).
Depuis plus de deux décennies, des efforts ont été déployés pour définir les conditions d’un développement véritablement durable de la filière arganier. Les populations concernées et les autorités locales ont pris conscience de l’ampleur du problème que représente le développement de l’arganeraie et de sa valeur socioculturelle et économique et de la nécessité de procéder à des actions efficaces. Cela s’est traduit par la création de structures d’agrégation (coopératives et Groupements d’Intérêt Economique) associant l’amélioration de l’extraction et de la commercialisation de l’huile au bénéfice, surtout, des femmes et la préservation de cette ressource ainsi que la lutte contre la désertification.
Pour le développement de l’arganeraie nationale, il faut procéder à faire un reboisement de l’arganier et sa domestication. Le fait de faire pousser facilement l’arbre et de produire aisément les fruits permettra aux locaux de cerner de manière viable la durabilité de la forêt d’arganier, mais peut également servir à briser un système d’usufruit relatif aux droits de collecte des fruits d’argan, puisque les arbres plantés seront probablement considérés comme une propriété privée et non collective (Lybbert et Aboudrare, 2011).
Listes des références bibliographiques :
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Arrahmouni I. ,Benabdallah A. , Dehhaoui M., Benchekroun F., (2018), « Analyse fonctionnelle de la chaîne de valeur d’Argane de la province de Tiznit: Cartographie des maillons et des acteurs » Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Véterinaires (2018) 6 (4): 429-436 429.
Aziz L., Mormont M., Allali, K. (2013). Effets de la marchandisation de l’arganier sur la vie socioéconomique des populations de l’arganeraie marocaine. La revue électronique en sciences de l’environnement, 13: 2-17.
Elame F., et Erraoui E., (2013), Analyse de la filière Arganier dans la zone de Souss-Massa », Congrès international de l’arganier , Agadir du 09 au 11 dec. 2013.
El Kandoussi F., et Omari S., (2011) « Le marketing des produits du terroir au service du developpement rgéional durable : cas des produits d’argan des coopératives de la région Souss-Massa-Draa, Actes du Premier Congrès International de l’Arganier pp270-280, Agadir.
Faouzi H. (2012). Impact des coopératives féminines sur la préservation et la valorisation de l’arganeraie: cas de la coopérativéTafyoucht (confédération des Ait Baâmrane, Anti-Atlas, Maroc). Confins. Revue francobrésilienne de géographie, N° 14.
Faouzi H., Martin J. (2014). Soutenabilité de l’arganeraie marocaine. Entre valorisation de l’huile d’argane et non-régénération de l’arganier. Confins. Revue franco-brésilienne de géographie, N° 20.
Hachmi M., Qarro M., Sesbou A., Sabir M., Charif S. (2011). Analyse de la filière ‘’huile d’argane’’ au niveau de la zone forestière d’Amsitten dans la région d’Essaouira. Actes du Premier Congrès International de l’Arganier (pp. 475-486). Agadir.
Haddouch M., (2017), « Towards a circular economy approach to achieve sustainable development goals in the argan écosystem”, 4ème edition du gongrès international arganier, Agadir du 20 au 22 nov. 2017.
Ibnou El Kadi K., (2007). « Coopératives d’huile d’argan : activités et impact sur le développement durable », In Colloque international : l’arganier, levier du développement humain du milieu rural marocain. Faculté des Sciences, Université Mohammed V-Agdal, Rabat, Maroc, 27-28 avril 2007.
Lybbert, T.J., Aboudrare, A., Chaloud, D., Magnan, N. and M. Nash (2011). “Booming markets for Moroccan argan oil appear to benefit some rural households while threatening the endemic argan forest”, Proc Natl Acad Sci U S A, 108(34): 13963-8.
5.2.3 Justification du projet (intérêt et originalité)
Les nouvelles orientations des pouvoirs publics stipulent de continuer d’encourager l’agriculture solidaire. Elle vise par ceci, le développement économique et social de la population rurale qui vie dans des conditions difficiles. Concernant l’arganier, cette stratégie vise l’amélioration de la productivité de l’arbre, l’amélioration des conditions de valorisation de cette production et la commercialisation des produits. Les actions en faveur des coopératives et GIE de production de l’huile d’argan entrent dans la cadre des projets de cette agriculture solidaire. L’arganier ne constitue pas une culture proprement dite dans les terres agricoles mais il est considéré comme une plante forestière qui valorise des terres pauvres et marginales.
La filière de l’arganier est caractérisée par l’existence d’un grand nombre de coopératives spécialisées dans la production de l’huile d’argan pour la consommation alimentaire et la production de produits cosmétiques. Ces projets concernent surtout les femmes des régions de production qui font de cette activité leur principale occupation.
A travers la revue de la littérature économique et sociale sur l’arganier, il parait qu’il existe encore des problèmes à élucider concernant la chaine de valeur de l’huile d’argan. De plus, il serait plus utile de montrer l’impact économique et social de l’action des actions soutenues de développement réalisées au profit des bénéficiaires de l’arganeraie. D’où la nécessité de se pencher sur cette thématique pour connaitre la situation actuelle de ce secteur de valorisation, les technologies mises en œuvre et évaluer les résultats. Des résultats sur le financement de ces unités de production, la labellisation des produits, le coût de production, la commercialisation des produits et le revenu issu de cette activité pourront améliorer les connaissances sur la situation actuelle de cette filière.
L’analyse de la chaine de valeur des produits de l’arganier se fera depuis la production des fruits de l’arbre jusqu’à la phase de commercialisation des produits finaux. Ce travail permettra aussi d'identifier et d'analyser le processus de formation des coûts tout au long de cette chaîne à travers la description et l’analyse des activités de chacune des étapes de la chaîne de valeur, l'identification du rôle des principaux acteurs et la répartition de la valeur ajoutée dégagée. Cet axe de recherche se propose aussi d’analyser les performances du secteur de l’huile d’argan. Il va permettre aussi d’identifier des voies d’amélioration et d’actions à entreprendre pour une meilleure gouvernance des structures d’agrégation des producteurs d’huile d’argan au niveau de la province d’Essaouira où l’arganier présente un intérêt socio-économique très important pour cette région. Cette étude a pour objectif d'approfondir les connaissances en ce qui concerne l’organisation du secteur de production et de commercialisation de l'huile d'argan afin de contribuer au développement de cette filière. Au niveau de l’aval de la filière, il serait alors opportun de procéder à l’évaluation de la stratégie de production et de commercialisation des produits de l’arganier développée par ces structures de production.
Dans la province d’Essaouira et la Région Souss-Massa qui constituent l’une des grandes zones productrices d’huile d’argan, la filière arganier a été appuyée, dernièrement, par les organismes de développement agricoles à travers l’encadrement technique des producteurs d’huile et par l’octroi de matériel mécanique pour la valorisation de fruits de l’arganier. Il devient légitime de s’interroger aujourd’hui sur le fruit de ces interventions en faveur de ces unités de production. Les décideurs au niveau régional recommandent se réaliser une étude à caractère socio-économique pour évaluer l’impact de leurs actions de développement en faveur de ces acteurs.
Cette étude va permettre d’identifier des voies d’amélioration et d’actions à entreprendre pour une meilleure gouvernance des structures d’agrégation des producteurs d’huile d’argan au niveau de la province d’Essaouira où l’arganier présente un intérêt socio-économique très important pour cette région.
Enfin cet axe va développer l’étude économique du capital naturel et Servies écosystémiques de l’arganeraie. Dans cette étude l’accent sera faite sur les aspects économiques liés aux composantes systémique dégagés par l’arganeraie, en particulier la conservation de la biodiversité, les services liés à la protection de l’environnement (séquestration du carbone, préservation des sols…). En effet, le concept de paiement des services va être appliqué pour les différents services dégagés par l’arganeraie afin de mettre en exergue l’importance économique fournie par l’écosystème arganeraie. Dans les provinces d’Essaouira et du Souss-Massa qui constitue l’une des grandes zones productrices d’huile d’argan, la filière arganier a été appuyée, dernièrement, par les organismes de développement agricoles à travers l’encadrement technique des producteurs d’huile et par l’octroi de matériel mécanique pour la valorisation de fruits de l’arganier. Il devient légitime de s’interroger aujourd’hui sur le fruit de ces interventions en faveur de ces unités de production. Les décideurs au niveau régional recommandent se réaliser une étude à caractère socio-économique pour évaluer l’impact de leurs actions de développement en faveur de ces acteurs.