National Institute of Agronomic Research Morocco - INRA Morocco

Overview: Arboriculture – Viti.AXE2.1 - Irrigation, Fertilisation et Multiplication



Leader: Rachid Razouk, National Institute of Agronomic Research Morocco - INRA Morocco

Team members: 3
Partner organizations: 1

Budget 2025
MAD :
0

Results: 0

  Axis Description
    
Résumé : Ce sous axe stratégique concerne l’amélioration de certaines techniques culturales arboricoles, exceptée la protection phytosanitaire, traitée dans un sous axe à part (sous-axe 2.2). Les résultats attendus ainsi que les activités de recherche planifiés concernent 5 filières arboricoles, à savoir : le pommier, le prunier, l’amandier, le figuier et le caroubier. Notons que la définition des objectifs a été faite sur la base des recommandations issues des ateliers de diagnostic des contraintes liées au développement de l’agriculture, particulièrement dans les régions de Meknès et d’Al Houceima. Ceci dans l’ambition d’élargir et renforcer la collaboration avec différents partenaires de l’INRA, tenant compte des ambitions de la nouvelle stratégie agricole « Génération Green 2020-2030 » en termes de dynamisation des filières de l’arboriculture fruitière. Sur pommier et prunier, il sera procédé à l’analyse des pratiques d’irrigation adoptées par les agriculteurs en vue de proposer des voies de son optimisation tenant compte des acquis de recherche antérieurs sur le control du déficit hydrique. Sur amandier, les activités de recherche planifiées visent particulièrement au Maroc. Elles consistent principalement à diagnostiquer les systèmes de production et analyser l’état nutritionnel des arbres en vue d’optimiser la fertilisation des vergers et établir des premières normes de références pour l’interprétation des analyses du sol et foliaires. Dans ce sens, sera aussi explorée l’utilisation de biostimulants pour l’amélioration des différentes composantes du rendement. Les activités pour cette filière visent également à améliorer l’efficience de la pluviométrie et de l’irrigation d’appoint, étant pratiquée sur une grande partie du verger régional, à travers l’augmentation de la fertilité organique des sols et ainsi leur capacité de rétention de l’eau. Sur figuier, le programme cherche à développer quelques aspects de gestion des vergers, en l’occurrence l’irrigation et la fertilisation. En effet, à travers une caractérisation de son comportement physiologique intra-annuel, seront définies des stratégies de raisonnement des apports de la fumure ainsi que de control du déficit hydrique, qui feront l’objet d’expérimentations. Sur caroubier, le programme vise à optimiser son irrigation d’appoint et fertilisation dans un contexte d’aridité. Egalement, des techniques de sa multiplication par bouturage seront étudiées, étant une étape nécessaire pour l’extension des superficies et l’amélioration génétique de l’espèce. Mots clés : pommier, prunier, amandier, figuier, caroubier, irrigation, fertilisation, multiplication végétative. Orientations stratégiques L’amélioration des techniques culturales et la gestion durable des systèmes de production agricoles sont des objectifs placés toujours prioritaires dans les stratégies agricoles au Maroc. Le renforcement de la compétitivité des filières, l’adaptation aux changements climatiques et la gestion durable des ressources naturelles (eau et terre) sont parmi les grands enjeux derrière ce choix stratégique. Face à ces enjeux, les programmes de recherche, réalisées ou planifiées pour les années à venir, visent à élaborer des approches optimales pour l’amélioration de la production et la productivité des cultures intégrant le concept de développement durable. Les plans d’action menés dans ce sens portent globalement sur le développement d’outils méthodologiques et la génération de bases de données permettant d’appuyer le développement d’une agriculture efficiente, compétitive et respectueuse de l’environnement. L’arboriculture fruitière et la viticulture sont parmi les filières prioritaires dans les programmes de recherche de l’INRA. Il s’agit en fait de secteurs clés de l’agriculture marocaine pour lesquels une importance particulière leur a été toujours accordée dans les stratégies agricoles de part leur contribution dans l’économie du pays et des emplois générés. Dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV 2008 – 2020), plusieurs actions ont été menées par les différents acteurs, publics et privés, ayant remarquablement contribuéer au développement de ces secteurs. Ces actions ont pu accroitre significativement les niveaux des productions, valoriser des grandes parties des récoltes et améliorer leur compétitivité. Ceci à travers l’extension des superficies, l’intensification de la production, l’équipement des vergers en systèmes d’irrigation économes d’eau, la mise en place d’un programme national de lutte contre les fléaux présentant une menace pour les filières, l’encouragement à la mise en place de projets d’agrégation des producteurs autour d’unités de valorisation et la mise à niveau des techniques de valorisation et garantie d’un approvisionnement assez suffisant et régulier des unités. Notons que les cultures arboricoles ciblées en priorité dans le cadre du PMV étaient au nombre de 13, d’une grande importance socio-économique et piliers du secteur arboricole du pays, à savoir : le pommier, le poirier, le cognassier, le néflier, l’abricotier, le pêcher, le nectarinier, le prunier, le cerisier, le figuier, le grenadier, l’amandier et le noyer. La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, baptisée “Génération Green 2020-2030”, vise à consolider les acquis du PMVet ce à travers l’adoption d’une nouvelle vision et la mise en place de moyens modernes au service du secteur agricole. Cette stratégie repose sur deux fondements concernant i) l’élément humain et ii) la poursuite de la dynamique du développement agricole. A cet égard, cette stratégie vise à préparer les conditions propices à l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole, à travers l’amélioration des revenus au sein des ménages actifs dans le secteur agricole, la garantie de la protection sociale et l’élargissement des cibles de l’assurance agricole pour protéger les exploitations contre les dangers liés aux changements climatiques. Elle a aussi pour objectifs, entre autres, l’incitation des agriculteurs à l’investissement et le développement des filières agricoles en vue de doubler le produit intérieur brut (PIB) agricole et les exportations, en maintenant les efforts d’investissement, rationalisant les aides, en appuyant la compétitivité des exportations marocaines et en accélérant et valorisant la transformation des produits agricoles. Cette stratégie, qui vise également à augmenter les rendements de 1,5 fois, a aussi mis l’accent sur la nécessité de préserver les ressources naturelles, via le développement d’une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques, qui adopte la gestion rationnelle de l’eau d’irrigation et la valorisation optimale des terres. Ce sous axe de recherche portant sur l’amélioration de certaines techniques culturales arboricoles, est conçu pour contribuer directement ou indirectement à l’aboutissement des ambitions de la stratégie Génération Green 2020-2030 et répondre aux aspirations des agriculteurs, particulièrement en termes de dynamisation éco-efficiente des filières d’amandier, pommier, prunier, figuier, grenadier et caroubier. A travers des activités de recherche portant sur la rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques et la gestion globale des systèmes de production, ce sous axe vise aboutir également certaines ambitions de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) et la Politique du Changement Climatique au Maroc (PCCM). Etat de l’art : Les profondes mutations dans les domaines technologique, économique et social que nous observons dans tous les pays du monde poussent les agriculteurs marocains d’adapter leurs techniques de production à cette nouvelle situation. L’objectif est de renforcer leur situation économique et la compétitivité de leurs produits, mais aussi d’assurer la durabilité de leurs systèmes de production compte tenu des changements climatiques et des défis en termes de gestion des ressources naturelles, en l’occurrence hydriques. Les arboriculteurs ne font pas l’exception et pour les accompagner dans leurs efforts de modernisation, la recherche agronomique où l’INRA s’inscrit totalement œuvre en continu pour répondre aux aspirations des agriculteurs en s’alignant aux orientations et ambitions des stratégies de développement agricole (PMV, GG). Ceci en tenant compte des acquis de recherche et des avancées technologiques aussi bien à l’échelle nationale et qu’internationale. Cet état de l’art couvre les principaux acquis et perspectives de recherche en termes de gestion des systèmes de production arboricoles, et notamment les rosacées fruitières, le grenadier, le figuier et le caroubier. - Rosacées fruitières Les filières des rosacées fruitières sont parmi les plus développées du secteur arboricole au Maroc. Dans le cadre du PMV, plusieurs filières ont connu un véritable développement via particulièrement l’extension des superficies, l’intensification des productions et la modernisation des modes de conduite. En plus des aspects phytosanitaires, les recherches pour ces filières ont concerné la gestion de l’irrigation et la fertilisation, constituant des principales lacunes dans la gestion des systèmes de production. En effet, pour faire face à la pénurie d'eau, aussi bien constatée actuellement que prévue par les changements climatiques futures, les recherches agronomiques s’orientent de plus en plus vers des approches d'innovation technologique et de gestion de l'irrigation plus précise. À cet égard, les axes de recherche sont passés de l'irrigation des cultures pour satisfaire leurs besoins d'évapotranspiration (ETc) à l’optimisation de l'irrigation déficitaire (continue, régulée, …), l’usage de techniques amélioratrices de l’efficience d’utilisation de l’eau (irrigation souterraine, nano-irrigation, application des hydro-rétenteurs, mycorhization des plants, symbiose avec les bactéries PGPR, …) ainsi qu’au pilotage précis et automatisé des arrosages (sonde capacitive, pilotage par drones, …). En termes d’optimisation de l’irrigation déficitaire, deux stratégies ont été assez étudiées sur les arbres fruitiers : irrigation déficitaire continue (IDC) et irrigation déficitaire régulée (IDR). L’IDC est basée sur l'idée de répartir uniformément la restriction hydrique sur toute la saison de croissance du fruit, évitant ainsi l'apparition d'un déficit hydrique important à tout stade de la culture, qui pourrait affecter le rendement commercialisable ou la qualité des produits. Cependant, l’IDR consiste à appliquer des restrictions hydriques sur une partie du cycle de croissance du fruit, généralement en dehors des stades phénologiques critiques. De part le monde, particulièrement en Méditerranée, des études concernant ces deux stratégies d’irrigation déficitaire ont été menées sur plusieurs cultures arboricoles dont le poirier (Moreno-Hernández et al., 2017), le pommier (Botanicae et al., 2013), l'amandier (Goldhamer et al., 2006), le prunier (Intrigliolo et Castel, 2010), l’abricotier (Ruiz-Sanchez et al., 2000) etle grenadier (Intrigliolo et al., 2013). Toutefois, les résultats pour une espèce donnée sont différents, voire controverses, en fonction de l’environnement et de la tolérance des cultivars au stress hydrique, laissant constater que les études sur l’IDC et l’IDR sont spécifiques à un écosystème particulier. Elles doivent tenir compte des niveaux de production et de leur stabilité, du comportement physiologique des arbres et de la qualité des fruits. Au Maroc, les études d’optimisation de l’irrigation déficitaire par IDC ont concerné principalement le pommier, le pêcher et le prunier. En effet, sur pommier (cv. Gala, région d’Imouzzar Kandar), El Jaouhari et al. (2018) ont conclu qu’une IDC à 75% ETc, appliquée sur 3 années consécutives (2015-2017) a entrainé une augmentation du rendement, originaire d’une amélioration significative du calibre du fruit. Cependant, une IDC à 50% ETc a causé une réduction significative du rendement, comparativement à une irrigation à la demande de 100% ETc. En outre, sur la variété Golden délicious (Région de Sais), Kajji et Razouk (2018) ont observé qu’une IDC de 75% ETc a permis de maintenir le niveau de rendement sur deux années consécutives, avec amélioration notable de la qualité du fruit et réduction significative de la sévérité des attaques des pucerons (30%). Sur pêcher et prunier, les essais d’IDC ont concerné essentiellement les jeunes plants jusqu’à présent. Les résultats acquis de ces essais, menés sur 4 variétés de chacune des espèces, ont montré que la croissance végétative et le statut hydrique des jeunes plants de pêcher et prunier ont été très affectés par le déficit hydrique, même au niveau modéré de 75% ETc. Face à cette situation, un autre essai d’IDC sur ces deux espèces a été mené en utilisant des plants mycorhizés par un mélange de souches arbusculaires : Rhizophagus intraradices et Fulinoformis mossae. Il en été conclu que la mycorhization arbusculaire des plants permet d’améliorer l’efficience de l’IDC, mais son effet compensateur vis-à-vis des effets du déficit hydrique était partiel, originaire principalement d’une amélioration de la ramification du chevelu racinaire (Razouk et al., 2016, Razouk et al., 2015a, Razouk et al., 2015b). Par ailleurs, des essais d’IDR ont été conduits sur pêcher (cv. JH-Hall), prunier (cv. Stanley) et amandier (cv. Tuono) en périodes de ralentissement de la croissance du fruit (Razouk et al., 2013, Razouk et al., 2020). Il en été conclu qu’au cours des trois années de l'expérience (2011-2013) le rendement est resté non affecté pour le pêchersous IDR de 75% ETc. Alors que, pour le prunier et l'amandier, l'effet sur le niveau de rendement était non significatif avec une IDR de 50% ETc. Les attributs physiques de la qualité des fruits sont également restés inchangés, faisant ainsi de la stratégie IDR testée un moyen prometteur pour l’économie d'eau d’irrigationdes trois espèces. En outre, certains attributs biochimiques de la qualité des fruits tels que le niveau de sucres solubles, le rapport sucrosité / acidité et la teneur en polyphénols ont été améliorés sous IDR pour les trois espèces. En particulier pour l'amandier, le régime d’IDRde 50% ETc a induit une augmentation de la teneur en huile. La fertilisation des rosacées fruitières est assez traitée à l’échelle internationale, mais le transfert des résultats dans les systèmes de production marocains exige des tests de vérification au préalable, tenant compte des spécificités des conditions édapho-climatiques régionales et du potentiel de production des cultivars adoptés. A l’échelle nationale, les travaux dans ce domaine restent limités, en particulier pour lesarbres fruitiers, dont les rosacées. Jusqu’à présent, l’interprétation des analyses des sols et foliaires pour les vergers marocains est basée sur des normes de référence publiées par la FAOou établies dans d’autres pays producteurs tels les États-Unis, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud. Les avancées de recherche dans ce sens concernent principalement des études de réponse des cultures aux doses croissantes des éléments majeurs N-P-K, menées particulièrement sur pommier, prunier, pêcher et amandier. Parmi ces cultures, seul le pommier (cv. Golden delicious/MM106) dispose actuellement de premières normes de fertilisation sous les conditions du Moyen Atlas (Razouk et al., 2018). En outre, dans le cadre du projet de fertilité des sols cultivés au Maroc, des cartes régionales avec des maillons de 200 à 250 hectares ont été établies pour le pH, la matière organique, le phosphore et le potassium, constituant un outil d’orientation pour la fertilisation des cultures, dont les rosacées fruitières. L’établissement de normes sous les conditions locales est donc nécessaire pour une gestion efficiente de la fertilisation des vergers marocains en tenant compte des pratiques agricoles et des performances locales de production. Cet objectif peut être atteint par la détermination du niveau critique de chaque élément nutritif qui correspond à la concentration dans le sol au-dessus de laquelle la culture ne répond plus à l’apport de ce fertilisant. La détermination de ce niveau est basée sur des essais de doses croissantes de l’élément nutritif à différents niveaux de richesse du sol. Cependant, il est à souligner qu’en arboriculture fruitière, la détermination précise des besoins en nutriments est particulièrement difficile. En effet, les nutriments et les métabolites peuvent être stockés dans le bois pour être utilisés l’année suivante par les pousses en croissance (Neyroud et al., 2007). A ces difficultés s’ajoutent celles liées à la migration des nutriments dans le sol et à la particularité du système racinaire des arbres (Granatstein et Sanchez, 2009). L’analyse du sol permet de quantifier la richesse en éléments nutritifs du sol et d’estimer les besoins en engrais, mais n’indique pas leur utilisation par les arbres. Cependant, l’analyse foliaire est un outil efficace pour évaluer l’état nutritionnel des arbres et pour réajuster les besoins en engrais en tenant compte des facteurs qui peuvent affecter la disponibilité des nutriments et leur absorption par les racines (Neilsen et Neilsen, 2003). Ainsi, une carence en phosphore peut être expliquée par une faible concentration de ce nutriment dans le sol, une inhibition de son absorption en sol calcaire, ou par l’effet combiné de ces deux conditions (Von Wandruszka, 2006). L’analyse foliaire révèle également des déficiences induites par certaines pratiques de fertilisation. Par exemple, une carence en potassium peut être induite par une fertilisation excessive en azote du fait que la croissance végétative issue de l’azote génère des besoins importants en potassium (Ebdon et al., 1999). - Grenadier Le grenadier est l'une des cultures fruitières émergentes au Maroc, ayant évolué dans le cadre du PMV d’un secteur d’intérêt secondaire à un secteur de grande importance socio-économique, cultivé dans plusieurs zones allant du Nord au Sud-Ouest avec une production globale de 85.000 à 140.000 tonnes sur une superficie de 12.700 hectares (DSS, 2018). La grande variabilité de la production est liée à des facteurs climatiques stressants, en particulier le stress thermique (froid hivernal, disponibilités en chaleur pour la fructification, coups de chaleur, etc.), la sécheresse et les pluies survenant à la maturité, entrainant de grandes pertes des productions par éclatement des fruits (Martinez et al., 2012). Le grenadier est assez tolérant à la sécheresse, bien qu'il nécessite une irrigation normale pour des rendements élevés et des fruits de qualité (Intrigliolo et al., 2013). Pour cette raison, il est cultivé à la fois en zones arides (Taounate, Settat) qu’en zones de grande hydraulique (Tadla, Haouz) où il constitue une source importante de revenus. Des études menées sur la réponse du grenadier au déficit hydrique ont présenté des résultats mitigés, en raison de différences dans le génotype utilisé et les conditions environnementales. En effet, certaines études ont conclu que le grenadier peut être conduit sous irrigation déficitaire continue (IDC) à des régimes sévères de 35 à 50% ETc sur 2 à 3 années consécutives sans pertes significative des rendements (Martinez-Nicolas et al., 2019 ; Centofanti et al., 2017). Cependant, dans d’autres essais d’IDC, il a été observé une réduction significative des rendements, associée à une dégradation de la qualité du fruit et du jus (Intrigliolo et al., 2012 ; Mena et al., 2013). Dans ce sens, un essai d’IDC a été menée à l’INRA de Meknès sur deux variétés de grenadier, Sefri et Wonderful, au domaine expérimental d’Ain Taoujdate sur deux années consécutives (2018-2019), en testant deux régimes déficitaires : 50 et 70% ETc (Adiba et al., 2020). Cette étude, en cours de publication, il a été observé a montré que sous IDC, aussi bien modérée que sévère, le niveau de rendement du grenadier a diminué significativement, comparativement à une irrigation à la demande de 100% ETc. La diminution du rendement était originaire d’une réduction du poids du fruit, combinée à une accentuation de la chute des fruits. Les arilles n'ont pas changé en termes de poids unitaire, mais étaient moins juteux. En outre, la qualité du jus a été dégradée sous les deux régimes d’IDC. En effet, les deux régimes ont entraîné une diminution significative des teneurs des solides solubles totaux, des sucres solubles et des polyphénols, et en particulier chez le cultivar Wonderful, une diminution de la teneur en anthocyanes totaux a été également notée. Il a été conclu ainsi que la technique d’IDC n'est pas appropriée pour l’économie de l’eau d’irrigation en vergers de grenadier. Toutefois, il est important de souligner que les réductions observées du rendement et de la qualité des fruits étaient moindres sous IDC de 70% ETc, ce qui pourrait faire de ce régime d'irrigation déficitaire une option technique possible pour le développement du grenadier en zones arides. Par ailleurs, une étude d’application de l’irrigation déficitaire régulée (IDR) sur grenadier a été entamée dans le cadre du PRMT 2017-2020. A présent, des stades potentiels pour l’application de l’IDR ont été identifiées. Notons que des résultats encourageants en termes d’économie d’eau ont été obtenus via l’application de cette technique, appliquée en périodes de ralentissement de la croissance du fruit et à l’approche de la récolte (Intrigliolo et al., 2012). Les recherches sur l’optimisation de l’irrigation déficitaire restent donc à poursuivre pour une gestion durable des systèmes de production des grenades, en utilisant de nouvelles technologies (pilotage smart, hydrogels, symbiose microbienne, etc.). Ceci en plus des études sur les autres techniques culturales dont principalement la fertilisation et la taille, qui restent désormais à entreprendre tenant compte des cultivars adoptés et les conditions environnementales locales. L’objectif pour cette espèce est non seulement la réalisation de bons rendements, mais aussi la production de fruits de qualité, en l’occurrence non éclatés. En fait, l’éclatement des fruits est un grave problème de grenade. Il est dû à une carence en bore dans les jeunes fruits tandis que dans les fruits développés, il peut être dû à des variations extrêmes des températures diurnes et nocturnes. Au moment de la maturation des fruits, si les sols s'assèchent trop, suivis d'une forte irrigation ou de fortes pluies, des craquelures peuvent se produire. Plusieurs recherches se sont intéressées à l’atténuation de ce phénomène, qui reste toujours un sujet d’actualité compte tenu des effets à caractère partiel des traitements testés. Parmi ceux-ci, la gestion de l’irrigation et des pulvérisations foliaires à base de bore, calcium et acides aminés ont donné des résultats prometteurs, mais qui restent désormais à optimiser davantage (Ghanbarpour et al., 2019). - Figuier Au Maroc, les études relatives à la gestion des systèmes de production des figues sont très récentes, commencées dans le cadre du PRMT 2017-2020 par des études d’optimisation de la fertilisation. Deux essais ont été conduits dans ce sens visant l’élaboration des normes de fertilisation de cette culture sous les conditions pluviales d’Al Houceima (Ait Taleb et al., 2019) et l’amélioration de la qualité de la figue sèche par pulvérisation foliaire de sulfate de potasse (Razouk et al., 2017). Dans le premier essai visant la détermination des normes de fertilisation du figuier en pluvial, 32 combinaisons de N-P-K ont été testées suivant un dispositif factoriel incomplet. Les résultats préliminaires concernant les différents paramètres agronomiques et de qualité sont en cours de réalisation cependant les analyses foliaires et les paramètres de croissance végétale ont montrés des réponses différentes vis-à-vis ldes différents traitements. Dans le deuxième essai, des pulvérisations foliaires de sulfates de potasse à différentes concentrations (10, 20 et 30 g/l) ont été testées trois semaines avant la maturité des figues sur les cultivars Nabout et El Quoti. En se basant sur des mesures colorimétriques, il a été constaté que les différentes concentrations de K2SO4 induisent une légère clarté des épidermes des figues après séchage en absence de tout prétraitement. L’ampleur de cette clarté induite est variable en fonction de la concentration des pulvérisations et la variété. Ce résultat laisse constater donc que la fertilisation foliaire à base de soufre et/ou potasse améliore la résistance des figues au brunissement lors du séchage. - Caroubier Au Maroc, le caroubier s’étale sur une superficie de l’ordre de 10144 ha avec une production annuelle moyenne d’environ 21974 tonnes en gousses. Cette situation lui permet d’être classé quatrième producteur, derrière le Portugal, l’Espagne et l’Italie avec 14% de la production mondiale annuelle. Ceci malgré le fait que le caroubier est exploité localement d’une manière traditionnelle sous formes de populations sauvages dans les domaines forestiers. Vu l’importante de la demande pour l’industrie agro-alimentaire aussi bien à l’échelle national qu’internationale, l’intensification du caroubier à travers l’extension des superficies s’impose. Toutefois, la sélection de génotypes productifs et certifiés et l’optimisation de la multiplication sont deux axes à prendre en considération pour le développement durable de la culture. Malgré les efforts déployés à l’INRA pour la collecte, la conservation des ressources génétiques dans la collection ex-situ d’Ain Taoujdate et la présélection de génotypes productifs (rendement en graines par rapport aux gousses ; El Bakkali et al., 2019), d’autres travaux demeurent nécessaires pour la mise en place d’une collection nationale du caroubier et la sélection de génotypes adaptés aux attentes des producteurs.Jusqu’ici, le semis reste une des techniques préférables par les pépiniéristes pour la multiplication de l’espèce. Compte tenu de sa nature dioïque, la multiplication par semis présente certains inconvénients à savoir : (i) le pourcentage élevé des arbres mâles improductifs (50%), (ii) la non-conformité génétique des plants obtenus, (iii) la phase juvénile longue (jusqu’à 8ans) et (iv) la difficulté de distinguer entre le sexe avant l’entrée en production. C’est ainsi que le semis suivi du greffage, largement utilisé pour la multiplication, a trouvé sa place en permettant de combiner entre les avantages du semis (racines profondes et rusticité) et du greffage (conformité génétique du plant multiplié). Des résultats intéressants ont été obtenus par les chercheurs de l’INRA concernant le greffage du caroubier. En effet, le greffage en fente apicale (Mai-Juin) a montré des résultats prometteurs (plus de 60% de réussite) par rapport au greffage en écusson puisqu’il permet de greffer sur des francs très jeunes (10 mois) toute en assurant une bonne soudure greffon/porte-greffe (Comm. Perso. Mamouni Ali). Toutefois, étant donné les limites du greffage à savoir : le nombre faible des plants obtenus et le besoin en main d’œuvre qualifiée en greffage, le recourt à d’autres approches de multiplication végétative s’avère utile à savoir le bouturage. Les travaux menés sur le bouturage ont démontré des résultats variables mais encourageants. Ces résultats varient en fonction du génotype (facteur génétique), de l’âge de la bouture, de la période de bouturage et de la concentration de l’AIB (facteurs physiologiques). Il a été constaté que la période du printemps (avril) est la plus adéquate pour le bouturage que celle de l’automne (septembre) en appliquant une concentration de 7000 ppm de l’AIB pendant 60 s (jusqu’au 85% d’enracinement ; Essahibi et al., 2016). De même, Shereen et Aly (2011) ont pu atteindre un taux d’enracinement de plus de 80% à une concentration de 9000ppm d’AIB en combinaison avec 100ppm d’ANA. Toutefois, Gubbuk et al. (2020) ont démontré la difficulté de multiplier par bouturage la variété ‘Kıbrısi’ dont le taux d’enracinement ne dépasse guère les 13% dans les meilleures conditions. Malgré les efforts fournis jusqu’à présent pour optimiser la technique de multiplication par bouturage chez le caroubier, il s’est avéré que d’autres travaux demeurent nécessaires afin de définir les meilleures conditions, encore méconnues, pour la réussite de la rhizogenèse chez l’espèce tout en identifiant les différents facteurs limitant (internes et externes). Listes des références bibliographiques : Adiba A., Haddioui A., Charafi J., Hamdani A., Razouk R*. Yield and fruit physico-biochemical traits of two pomegranate (Punica granatum L.) cultivars under continuous deficit irrigation. Scientia Horticulturae, 2020, in press. Botanicae N., Cluj-Napoca, H., Küçükyumuk C., Kaçal E., Yildiz H. Effects of Different Deficit Irrigation Strategies on Yield, Fruit Quality and Some Parameters: 'Braeburn' Apple Cultivar. 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Plusieurs des problématiques identifiées, dont la résolution mènera à faire aboutir une grande partie de la stratégie Génération Green 2020-2030 pour les filières d’arboriculture fruitière, ont été en fait abordées en partie dans le cadre des PRMT antérieurs de l’INRA. Toutefois, des activités de recherche restent encore à poursuivre et d’autres nouvelles à entreprendre. Notons que dans le cadre du PMV 2008-2020, ces filières ont connu un véritable développementdes techniques culturales par la conjugaison des efforts des secteurs publics et privés, appuyés parle contrat programme établi avec la Fédération de Développement de l’Arboriculture au Maroc (FéDAM), qui restent désormais à consolider et à épauler par la recherche agronomique tenant compte des ambitions de la nouvelle stratégie GG. Les actions menées dans ce sens ont concerné principalement l’extension des superficies, l’intensification des productions, la modernisation des modes de conduite (incitation à l’irrigation goutte à goutte et fertilisation raisonnée) et le développement des systèmes de protection contre les aléas climatiques (grêle et gelées printanières). A l’issue des ateliers de cadrage du PRMT 2021-2024, ayant regroupés les différents acteurs publics et privés des filières arboricoles, six contraintes majeures faisant appel à la recherche agronomiques ont été identifiées en termes de gestion durable des systèmes de production des filières arboricoles (excepté les contraintes liées à la protection phytosanitaire des cultures, traitées dans un sous axe à part), en l’occurrence l’amandier, le pommier, le prunier, l’abricotier, le figuier, le grenadier, le caroubier, le noyer, le cerisier et le néflier. Toutefois, étant donné la disproportionnalité entre les ressources humaines et le nombre d’espèces fruitières à traiter, l’équipe des chercheurs impliqués dans ce sous axe a proposé de concentrer ses travaux de recherche sur les sept premières espèces fruitières : - Besoin en termes de développement de mesures agronomiques pour l’adaptation aux changements climatiques Le réchauffement climatique combiné à une régression de la pluviométrie sont les principaux changements climatiques qui menacent le secteur des arbres fruitiers, dont les conséquences sont ressenties dès à présent aussi bien au niveau des plaines qu’en zones de montagnes. Ces changements affectent la biologie florale, le déroulement des stades phénologiques, la physiologie des arbres, les biosynthèses biochimiques ainsi que l’intensité et l’incidence au cours du cycle des stress abiotiques (hydrique et nutritionnel), aboutissent finalement à la réduction des rendements et dégradation de la qualité des fruits. La vulnérabilité de l’arboriculture fruitière marocaine aux changements climatiques incite à des réflexions sur le développement de stratégies durables d’adaptation. Les opérations de recherche dans ce domaine nécessitent l’implication de l’ensemble des disciplines scientifiques, allant de l’amélioration génétique à la valorisation des produits. En termes de conduite des cultures, deux approches doivent être conduites parallèlement pour y faire face. En premier lieu, il reste important de développer davantage les techniques économes d’eau en adoptant des nouvelles technologies (irrigation smart, nano-irrigation, symbiose microbienne, etc.). Une deuxième approche doit définir des stratégies pour une conduite optimale des cultures tenant compte des changements phénologiques et physiologiques imposés par le changement climatique global. - Problèmes d’adéquation des espèces, variétés et porte-greffes aux conditions régionales Les cartes de vocation agricole des terres, ayant été établies par l’INRA pour plusieurs régions, constituent certes un outil de grand intérêt pourl’orientation des systèmes de production vers un matériel végétal plus adapté. Toutefois, il reste de faire passer ces cartes de la théorie à la pratique par des études comparatives du comportement et des performances agronomiques des cultures dans différentes régions potentielles. A ce jour, aucune étude concernant les espèces arboricoles n’a été menée compte tenu de ces cartes. Les études à entreprendre dans ce sens doivent également tenir compte de certaines potentialités d’adaptation des variétés et de porte-greffes. En outre, ces études doivent intégrer les changements climatiques prévus à différents horizons de temps, qui prédisent une redistribution spatiale des espèces et même des variétés, notamment exigeantes en froid et en eau. En effet, des variétés de pommier, telles que le groupe des Golden, risquent de disparaître des montagnes pour laisser la place à d’autres moins exigeantes en froid comme le groupe des Gala. Egalement, des variétés de prunier comme Stanley, largement cultivée au Maroc, risque de disparaitre des plaines pour se concentrer en zones de piémont et de montagne. - Besoin en termes de mise à niveau et de réhabilitation de certaines cultures Ce besoin concerne essentiellement les espèces conduites en extensif, soit en partie comme l’amandier et le figuier ou en totalité comme le caroubier. Les efforts de recherche dans ce sens doivent épauler les actions entamées par le PMV, dont la consolidation sera poursuivie dans le cadre de la stratégie GG, et qui visent en priorité la modernisation des modes de conduite et le rajeunissement des plantations avec l’adoption de nouvelles variétés productives. - Manque de données pour un pilotage intelligent de l’irrigation Le besoin en termes de développement des techniques d’irrigation économes en eau n’est plus à démontrer, aussi bien dans le contexte actuel que prévu par les scénarios climatiques. Lors des PRMT antérieurs, des acquis importants ont été conclu pour différentes cultures arboricoles (pêcher, prunier, amandier, pommier, grenadier), concernant principalement l’optimisation de l’irrigation déficitaire (régulée et continue) ainsi que l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau via la mycorhization des plants (CRRA de Meknès) et l’application de rétenteurs d’eau (CRRA de Tanger, Al Houceima). Toutefois, les études dans ce sens restent à poursuivre pour une irrigation plus éco-efficiente et un pilotage automatisé et précis via le recours aux nouvelles technologie offertes par la digitalisation, la nanotechnologie et la symbiose microbienne (mycorhizes et bactéries PGPR). - Absence de normes pour la fertilisation au sol et foliaire Les acquis de recherche des PRMT antérieurs en termes de fertilisation des cultures arboricoles sont considérables. Ils concernent principalement des bases de données sur l’effet de doses croissantes de N, P et K sur certaines cultures (amandier, pommier, prunier, figuier) ainsi que l’établissement de cartes de fertilité des sols qui fournissent des recommandations indicatives de fertilisation NPK. En termes de normes de fertilisation, seul le pommier dispose actuellement de valeurs de référence foliaires préliminaires pour N, P, K, Ca et Mg sous les conditions du Moyen Atlas. Les efforts de recherche dans ce sens restent désormais à poursuivre, tout en intégrant les oligo-éléments ainsi que les biostimulants dont le rôle est devenu plus important pour l’amélioration des productions dans le contexte des changements climatiques. - Besoin d’optimisation des techniques de multiplication du caroubier pour une mise à fruit rapide et l’amélioration génétique de l’espèce. Compte tenu de son abondance dans les zones de montagnes et de sa rusticité, le caroubier présente tous les atouts lui permettant d’être digne d’intérêt aussi bien sur le plan écologique (adaptation à la sécheresse, lutte contre l’érosion, adaptation aux sols pauvres et rocailleux, etc.) que socio-économique (source de revenu stable pour les populations locales). De part ces faits, combinés à une demande importante exprimée par l’industrie agro-alimentaire de ses fruits, l’intensification du caroubier à travers l’extension des superficies s’impose. Des écotypes ont été déjà sélectionnés par le CRRA de Meknès et d’autres en cours de caractérisation pour épauler cet objectif. Toutefois, il reste d’optimiser la multiplication de cette espècepar bouturage faisant frein de son extension et entrée rapide en production
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